10/05/2008

Taounate en campagne contre le cannabis
















· Des cultures seront détruites au cours de ce mois


· Plus de 1.300 hectares rasés l’an dernier

Remplacer les champs de cannabis par des cultures licites, tel est l’objectif de la nouvelle campagne lancée dans la région de Taounate. Une campagne qui démarre, cette année, plus tôt que les années précédentes en raison de la floraison précoce des plants. «Le coup d’envoi sera donné, dans les prochains jours, au niveau des cercles de Taounate, Rhafsaï et dans les localités limitrophes des provinces d’Al Hoceïma et Chefchaouen», indique Mohamed Fettal, gouverneur de la province. L’enjeu étant d’optimiser les résultats encourageants obtenus au titre des campagnes antérieures. «Grâce à l’éradication des superficies cultivées, la poursuite judiciaire des agriculteurs et la mise en place de projets socioéconomiques de substitution et d’activités alternatives génératrices de revenus», explique le gouverneur.
Cette opération ciblera exclusivement les cultures empiétant sur les domaines forestiers et hydrauliques qui se trouvent dans un stade avancé de tallage et de floraison. De gros moyens sont déployés en matière de ressources humaines et de matériels. A noter que l’actuelle campagne intervient après d’intenses opérations de sensibilisation menées auprès des autochtones. La destruction se fera via des moyens chimiques, à base de l’herbicide gramoxone. Pour le bilan de l’année 2007, la province de Taounate a détruit plus 1.300 hectares de champs de cannabis du 5 au 30 juin.
Notons que la destruction des cultures prohibées est assortie de la confiscation d’un important matériel d’irrigation utilisé pour pomper de l’eau frauduleusement et l’arrestation d’un certain nombre de cultivateurs, ainsi que l’émission de mandats d’arrestation à l’encontre d’autres personnes, pour les mêmes délits, par les autorités judiciaires.
Enfin, la province de Taounate a mené, au cours de ces derniers mois, une vaste campagne de sensibilisation auprès des populations locales. Distribution de tracts, avis dans les souks, mosquées et écoles. Bref, un vaste dispositif pour toucher le maximum de personnes. Pour ses initiateurs, la communication est un volet déterminant dans le plan de lutte contre la culture de cannabis. L’enjeu étant de sensibiliser les gens sur les retombées négatives de cette culture sur le développement durable de la région.
Des projets inscrits dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain ont été proposés. L’objectif est d’amener les cultivateurs à abandonner, d’eux-mêmes, les activités informelles. Signalons, enfin, que depuis 2005, l’INDH a financé 176 projets dont 127 sont déjà réalisés au profit de milliers de personnes défavorisées. Le coût global de ces actions atteint quelque 34 millions de DH.

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